En grève, les salariés de Enedis ont bloqué les sites des Ardennes

En grève, les salariés de Enedis ont bloqué les sites des Ardennes

https://abonne.lardennais.fr/id304610/article/2021-10-19/en-greve-les-salaries-de-enedis-ont-bloque-les-sites-des-ardennes

MIS EN LIGNE LE 19/10/2021 À 23:26


Répondant à un appel national, les salariés de Enedis et GRDF ont bloqué hier les différents sites du département des Ardennes. Ils entendaient protester contre le regroupement des agences de Sedan et Charleville-Mézières, et contre les baisses de rémunération.

Le site de Sedan menacé


À Sedan, les employés d’Enedis se sont rassemblés dès 5h30 rue des Écoles pour mettre en place les piquets de grève. « On a voulu venir le plus tôt possible pour installer le camion et aménager une voie pour les piétons », explique Julie Unique, technicienne « polyvalente » âgée de 32ans. Ses treize collègues et elle-même, accompagnés par la secrétaire CGT énergie Ardennes, Nadège Guth, ont bloqué le site Enedis/GRDF de Sedan pendant toute la journée pour protester contre sa potentielle fermeture. « La direction souhaite que le personnel de Sedan déménage à Charleville pour faire des économies, mais si ça se faisait, ça entraînerait de gros dégâts dans la relation à la clientèle », estime Nadège Guth. Si un barrage filtrant à l’entrée du site a entraîné le report d’une vingtaine d’interventions programmées sur l’ensemble du Sedanais, un véhicule d’astreinte a été prévu « pour assurer le service public », notamment en cas d’urgence.

Tous les salariés présents s’accordaient par ailleurs sur ce point : la « rapidité d’intervention » en cas d’urgence serait « diminuée » en cas de fusion avec Charleville. « Et puis, il y a la connaissance du terrain qu’on n’aura pas là-bas », estime Mathieu Soutrel, technicien de 29 ans. Julie Unique, elle, évoque « l’esprit de famille » qui caractérise le site de Sedan. « On est peu nombreux, on se soutient les uns les autres, appuie-t-elle. À Charleville, on deviendrait des numéros. »

Des craintes de regroupement à Charleville-Mézières
Sur le site de la rue de la Prairie, à Charleville-Mézières, les salariés étaient également mobilisés. L’intersyndicale annonçait hier en fin de matinée que 100 % des agents étaient grévistes. Ils contestent un projet local qui vise à regrouper plusieurs agences sur un seul site. « Ce n’est pas encore officiel mais on parle de grouper les sites de Charleville et de Sedan sur un nouveau lieu entre les deux villes ou alors de nous regrouper avec le site de Revin à Tournes mais on ne veut pas partir de Charleville, c’est un site historique. Ici il y a de la place pour construire un nouveau bâtiment moderne si besoin », expliquent Thomas Zanelli, secrétaire général adjoint de la CGT pour Enedis et Alaoui Ferrat, secrétaire général adjoint de la CGT pour GRDF. Avec ce regroupement, les salariés craignent également une réduction du personnel. Actuellement une centaine d’agents Enedis et une cinquantaine d’agents GRDF sont attachés au secteur de Charleville-Mézières. « Si on est regroupés, on sera plus loin des clients avec des déplacements plus longs et des délais d’intervention qui vont s’allonger pour les clients  », dénoncent les représentants syndicaux.

À Revin, défense de la grille salariale


Hier matin, devant les locaux Enedis et GRDF, rue Jean-Moulin, à Revin, deux véhicules bleus visibles dès l’entrée, des drapeaux CGT, ainsi qu’un feu trahissaient une mobilisation sociale. Une forte mobilisation parmi les seize employés, spécialistes de l’électricité et du gaz. Magali Monchini, syndiquée CGT, chez Enedis, souligne la nécessité de défendre «  la classification et la qualification. Ainsi que la rémunération, sans retoucher à la grille salariale ». Cette dernière s’oppose également « à la fermeture des sites de Sedan et Charleville-Mézières. Il y aura des regroupements dans d’autres endroits. Pour l’instant, à Revin, nous ne sommes pas menacés mais on anticipe...  » Gilbert, de la CGT Enedis, alerte sur la stratégie voulue par le groupe, qui est de « scinder, de mettre en commun des entreprises du groupe. Ils veulent fermer des sites historiques, à Sedan et Charleville-Mézières ».

À Rethel, plus de 95 % des employés mobilisés


Dès 6 heures, ils étaient plus d’une dizaine d’employés, sur la quinzaine au total, tous présents au pied du site d’exploitation Enedis, au fond de la promenade des Isles, à Rethel. Comme partout dans le département, les employés manifestent pour parler de leur niveau de rémunération, qui devrait être considérablement rogné. L’heure est également à la protestation concernant un projet de regroupement des sites de Charleville et Sedan. « Cela correspondrait à moins d’emplois dans les Ardennes », souligne Nicolas Nonon, représentant CGT, coordinateur regional EDF/ GDF Champagne-Ardenne. « Nous allons attendre les décisions. Mais quoi qu’il en soit, nous resterons mobilisés. »


Date de création : 30/10/2021 18:00
Catégorie : Métiers - emplois -
Page lue 3419 fois